Ce matin là, le réveil fut difficile. Choupette avait fait la java jusqu’à 23h, s’était ensuite réveillée à 1h30 puis à 5h, pour ne plus se rendormir.
Ce matin là, j’avais le visage marqué. La nourrice m’a même dit » Va falloir te reposer sinon tu ne vas pas tenir ». Elle ne croyait pas si bien dire.
14 mois que mes nuits sont raccourcies, hachurées. 14 mois d’inquiétudes, 14 mois d’incertitudes, 14 mois que mon cerveau pense, réfléchit, décortique les allergies. 14 mois que mon corps tient par les nerfs.
Je le sentais venir. Le dimanche qui avait précédé, j’avais prévenu Pôpa. Je lui avais dit crié » Je vais craquer », « je DOIS souffler ». Le mercredi, à cause d’un méchant virus, Choupette ne voulait plus s’alimenter. J’ai fini en panique. Flash back à la période de ses 4/5 mois où les repas duraient des heures… J’étais incapable de relativiser, incapable de me calmer. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. J’ai appelé mes parents à l’aide car Pôpa travaillait et j’étais seule avec les enfants. Ils m’ont découvert dans un triste état mais je tenais encore debout…. physiquement. Le psychique lui était bien attaqué.
Alors ce matin là, le vendredi qui a suivi, avec mes 3-4h de sommeil, en découvrant une plaque sur la joue de Choupette, mon cerveau s’est encore mis à carburer, à tout décortiquer.
Je suis arrivée au travail, j’ai commencé par prendre un grand café. Je travaillais au ralenti, mon esprit étant obnubilé par cette maudite plaque sur la joue de ma fille. J’ai appelé Pôpa pour le prévenir de la réaction de Choupette. J’ai rappelé 10 minutes plus tard pour lui exposer mes hypothèses. Mon cerveau ne s’arrêtait pas. Même s’il travaillait encore, je laissais des messages sur son portable. Il me rappela à sa pause.
Après avoir raccroché, vers 10h, j’ai commencé à me sentir toute bizarre. Je me sentais mal. Je commençais à ressentir des fourmillements dans les jambes, dans les bras. J’ai pris 2 sucres. Cela ne m’a pas redonné le coup de fouet dont j’avais tant besoin. Je me sentais de plus en plus mal.
Un de mes collègues est entré dans le bureau.
» Je ne me sens pas bien. Appelle quelqu’un… »
Après je me souviens que j’essayais de tenir assise sur ma chaise de bureau mais que j’ai fini assise au sol finalement car mes jambes n’avaient plus la force de me retenir. Un autre de mes collègues a appelé le 15. Je leur ai parlé brièvement. Je tremblais, je pleurais, j’avais des difficultés à respirer calmement. J’ai fini par m’allonger à même le sol sur le côté. Le 15 a dit à mes collègues que je faisais une crise d’angoisse.
Le médecin que j’ai vu quelques heures après, accompagnée de Pôpa car je marchais encore difficilement , posa un diagnostic supplémentaire qu’il inscrivit sur mon arrêt de travail:
BURN OUT
Mon corps m’avait lâché.
Je me repose, je prends mes médicaments mais j’ai toujours des difficultés à lâcher prise…
Vous trouverez de bon conseils que j’aurai dû suivre chez ma copine Egalimère dont j’avais d’ailleurs illustré l’article que vous pouvez lire ICI. A croire que cette illustration était prémonitoire.